Le Vagin comme écho de la femme : Les Monologues du Vagin, une pièce qui parle et qui résonne
La pièce est constituée de courts actes avec des thèmes divers, tantôt humoristiques, tantôt sombres.
Le 17 septembre 2025 , l’association Stop au Chat Noir a organisé pour la deuxième année consécutive une représentation et adaptation de la célèbre pièce de théâtre : les monologues du vagin de l’américaine Eve Ensler. Cette représentation s’est déroulée à l’université Félix Houphouët Boigny (UFHB) à Abidjan. Elle s’inscrit dans une longue tradition internationale de représentation théâtrale des monologues du vagin dirigées par des associations féministes.
Ce projet réalisé en partenariat avec Amplify Change a débuté en 2023 et aura lieu jusqu’en 2026 dans les zones géographiques d’Abidjan, Grand-Bassam, Bingerville et Attécoubé.
Il constitue un plaidoyer artistique et culturel et un outil éducatif pour une meilleure prise de conscience des droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR), des femmes en Côte d’Ivoire et une incitation à la mobilisation contre ces abus. Ils abordent des sujets spécifiques tels que les violences sexistes et sexuelles, l’excision et les mariages d’enfants.
Les Monologues du Vagin ont été rédigés originellement en anglais et produits en 1996 à Broadway. Eve Ensler a interviewé plus de 200 femmes d’origines et de milieux différents et son œuvre s’inspire de ces différents témoignages pour broder les récits de chaque monologue.
La pièce est constituée de courts actes avec des thèmes divers, tantôt humoristiques, tantôt sombres mais tous mettent en lumière les multiples réalités et expériences auxquelles les femmes sont confrontées dans leur intimité, tant à travers leur regard que celui des autres.
En personnifiant et en mettant l’accent sur le vagin non pas comme un simple organe du corps humain mais comme un élément sensible, émotif et puissant à travers sa capacité de donner la vie, les monologues invitent les membres de l’audience quels qu’ils soient à réfléchir sur des aspects de la fémininité souvent réduits au silence et absents des discussions en public. Le vagin est présenté comme une extension directe et vivante de la femme, de son bien-être et de sa relation à son propre corps. Ce sont ces éléments qui rendent la pièce si percutante car ils nous encouragent à voir le vagin comme une réalité complexe, plutôt qu’une partie cachée et honteuse, statut auquel il est malheureusement si souvent résumé.
Particulièrement, lors de cette représentation, “Le souvenir de son visage”, un passage qui met en lumière des réalités et statistiques sur les féminicides, des violences basées sur le genre tels que les attaques à l’acide et les meurtres à charactère sexuels, est un des monologues qui a le plus impacté les participant(e)s et certainement les spectateurs.
Ainsi, les monologues du vagin incitent leur auditoire à repousser les limites de nos tabous sociaux et culturels. Entendre ces expériences et thématiques exposées de façon parfois crue brise le silence sur de lourdes réalités et nous appelle à les confronter. Chacun à son échelle a la capacité d’œuvrer pour une meilleure justice et cohésion sociétale.
